(17 février)

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1er ciné à Edimbourg hier soir.
Il faut dire que les cinémas se comptent sur les doigts d'une main, face à une vingtaine de théâtres. Mais il parait que c'était pire il y a 5 ans (un seul ciné !!).

Je comptais juste passer au multiplex le plus proche pour voir les films a l'affiche et les horaires des séances. Et puis je suis arrivée 5 minutes avant le début de "Good Night, and Good Luck", alors je me suis laissée tenter.

VO non ST, à part celles des cours d'anglais, ça faisait longtemps ! J'avoue que je n'ai pas compris toutes les subtilités de l'histoire, mais je crois quand même en avoir compris assez pour raconter les grandes lignes ici.

ça se passe aux Sates, dans les années 50 du siècle dernier, a l'intérieur de la CBS (Columbia Boadcasting System). Les Etats-Unis sont alors en proie a la paranoïa du maccarthysme. Alors que les media ferment les yeux sur les dérives de la chasse aux sorcières, de peur d'être à leur tour accusés de communisme, un présentateur vedette de la chaîne, Edward Murrow, et son équipe osent affronter MacCarthy. Murrow (David Straitharn) nous fait prendre conscience du gouffre qui sépare quelque fois le rôle d'information objective dévolu aux media et un dangereux outil de divertissement et de nivellement de l'opinion qui permet d'endormir les téléspectateurs en leur cachant les vrais enjeux.

Tout en noir et blanc et sur fond de culture américaine des années 50, ce film de Clooney se révèle donc on ne peut plus actuel. Il nous ramène aux controverses récentes sur la couverture médiatique de la guerre en Irak, et fait aussi écho à ce que Michael Moore appelle, dans son film Bowling for Columbine, la "culture de la peur" qui permet de justifier, au nom de la lutte contre le communisme / le terrorisme, des mesures franchement liberticides. L'histoire serait-elle en train de se répéter ? On réalise que certaines paroles prononcées par Bush - "if you're not with us, you're against us" - n'auraient pas semblées incongrues dans la bouche de MacCarthy. A l'inverse, certaines phrases de Murrow s'appliquent tout à fait à la situation actuelle, comme "you can't defend freedom abroad by deserting it at home".

Bien sûr, c'est toujours facile de critiquer les Etats-Unis quand on est un observateur complètement extérieur, issu d'un pays traditionnellement anti-américaniste. En l'occurence, puisque le message vient de cinéastes américains, j'ai la conscience tranquille ! Mais profitons-en également pour voir aussi la poutre dans nos yeux : le lavage de cerveaux par la télévision n'est pas spécifique de la culture américaine !

VONST

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