La recherche animale in the UK

Quand un chercheur anglais qui nous avait encadrés en TP de physiologie animale nous avais dépeint la situation, j'avais cru qu'il exagérait. En fait, pas tant que ça : en France, on a les faucheurs d'OGM et les casseurs de McDo ; au Royaume-Uni, ce sont les fanatiques des droits des animaux qui en viennent quelquefois à des actions un peu... extrêmes.

On était en TP de physiologie et on s'apprétait à faire un western blot des protéines de cerveau de nos malheureuses souris quand soudain, on entendit une pluie de pierres s'abattre avec fracas sur les fenêtres du labo. Ce n'est pas ce qui s'est passé, heureusement, mais ça aurait pu arriver au Royaume-Uni, si des militants pour les droits des animaux avaient eu vent de ce TP, nous expliquait ce chercheur britannique qui était venu faire de la recherche en France.

Depuis que je suis, je suis confrontée à ce sujet puisque mes expériences impliquent des souris. Et plusieurs choses m'ont rappelé ses anecdotes. Les réglementations concernant l'animalerie, et encadrant la recherche utilisant des animaux, sont très strictes. Par exemple, il faut une licence, obtenue après une formation spécifique (et très chère !), pour pouvoir anesthésier les souris ou les soumettre à certains traitements.

Autre exemple révélateur, lors de ma première série d'expérience, qui nécessitait de sacrifier les souris (ce n'est pas moi qui le faisait). Des ouvriers travaillaient sur l'échafaudage devant la fenêtre du labo. Le chercheur qui faisait la dissection pour moi s'est immédiatement interposé entre la fenêtre et la paillasse.

A Oxford, la construction d'un nouveau centre de recherche biomédicale a dû être interrompue parce que des menaces pesaient sur les employés de l'entreprise réalisant les travaux. Ceux-ci ont repris le travail après quelques mois, cagoulés.

J'ai aussi lu dans la presse une histoire de chantage contre un éleveur de cochons d'Inde destinés à la recherche médicale. Sa famille, ses employés, son village ont subi des campagnes de diffamation, des menaces de mort et des lettres piégées, et les militants-terroristes sont allés jusqu'à profaner une tombe pour obtenir la cessation d'activité de l'élevage.

A côté de ces campagnes d'intimidation, il y a bien sûr de nombreux mouvements pacifiques. Et en face a récemment émergé le groupe "Pro-test", en faveur des tests sur les animaux dans un but médical, et protestant contre les méthodes extrêmes employées par certains activistes des droits des animaux.

Même si ça me fait toujours mal au cœur de tuer des souris (surtout pour me rendre compte à la fin que je n'ai pas de résultats - ou que je ne peux pas en tirer de conclusion), je suis assez proche des positions de ce groupe : face à la fibre émotionnelle et aux clichés dont usent les extrémistes des "droits des animaux", il est temps d'expliquer que pour faire avancer la médecine, il n'y a pour l'instant pas d'autre moyen que de s'appuyer sur des modèles animaux - et que ceux-ci sont traités avec toutes les précautions possibles pour assurer leur bien-être et limiter leur souffrance.

Liens :

article du Guardian qui recense et décrit différents mouvements de défense des droits des animaux
site internet de Pro-test

Comments

[Atulya]

Tu as lu le bouquin de JC GRANGE "Le parfum d'Adam"? C'est un roman qui débute sur le saccage d'un labo d'expérimentation animale.

Sinon tu connais Antidote? Une asso qui explique les méthodes alternatives à l'expérimentation animale.

Atulya

[vero0oo]

j'avais jamais entendu parlé de WB au lycée ! mais maintenant je pense même plus à définir le mot!
Guéno, mais non, reviens ! ça a tout autant d'intérêt que mon blog ! insinuerais-tu qu'il est nul ? hihi

[gueno]

ooo, western blot... on a rapidement evoqué ce test en cours de bio :)) (je suis trop fiere, pour une fois que je sais a peu pres de quoi tu parles...)
qd j'etais a exeter, y avait aussi plein d'affiches contre l'experimentation animale...voila euh c'est tout (vas te cacher gueno, c nul ce que tu racontes!!)